La nuit de terreur dans la ville de Québec, le 31 octobre dernier, a fait couler beaucoup d’encre. Cependant, dans le mélange de tristesse, panique et incrédulité, il semble que certains concepts ont été mélangés, qui mériteraient pourtant d’être ouvertement dissociés. En effet, partout, on pouvait lire des titres portant sur l’inquiétude concernant l’augmentation des risques de troubles de santé mentaux, en cette période de pandémie, mais également en lien avec les attaques à Québec.
Ce sont deux choses foncièrement différentes.
Dans une entrevue accordée au quotidien Le Soleil, après la tragédie, la Dre Valérie Trottier Hébert, psychiatre, explique :
« C’est une minorité de gens qui sont atteints d’un trouble mental qui commettent des gestes de violence. Parmi les gens qui ont des troubles mentaux, 90 % ne sont pas des gens violents. Donc, de faire cette association-là, c’est dangereux parce que c’est très discriminatoire pour les gens qui vivent à tous les jours avec un problème de santé mentale [ …] ».
Certes, la pandémie peut entraîner son lot de pression ajoutée sur la santé mentale des Québécois. Nous sommes plus anxieux et isolés que jamais, et avec l’hiver qui frappe à notre porte, il va sans dire que nous entamons cette saison avec un cocktail plus ou moins sain pour notre santé mentale. Par contre, il est impératif de faire attention de ne pas tout mettre dans le même panier et, surtout, prendre garde d’associer systématiquement maladie mentale et actions violentes.
Il est question ici d’un des stigmas de société les plus erronés, et pourtant les plus perpétués. Peut-être parce que ça nous permet d’expliquer des événements qui nous semblent autrement inexplicables, de catégoriser les auteurs de ces actes comme « malades » et donc « autre », et ainsi les dissocier de nous. Sauf que ça ne rend service à personne de placer le genre de violence comme ce qui s’est produit à Québec sous le couvert de la maladie mentale.
Et puis, tant qu’à parler de victimisation, je crois qu’il est aussi important de mentionner que les personnes atteintes de santé mentale sont dans les plus victimes d’actes de violence. En effet, selon des données récoltées par statistique Canada, c’est 1 canadien.ne sur 10 qui vit avec un trouble de santé mentale qui a été victime de violence au cours de la dernière année. Ceci représente au-dessus du double de la proportion que l’on observe pour le reste de la population[1]. Cela relève donc de l’ironie, et surtout de la désinformation, que de faire ces associations rapides et erronées. La rapidité avec laquelle les gens se permettent de faire ces liens dans l’œil du public peut se révéler particulièrement nocive pour des gens déjà bien à risque d’être victimisés et stigmatisés. C’est un travail de conscience social de faire un effort d’enrayer ces préjugés qui se cachent derrière une vraie inquiétude globale.
Parce que bien sûr on veut comprendre. Bien sûr on veut un coupable, au delà de l’auteur des actions, on veut une raison. On veut savoir « pourquoi » et surtout « comment fait-on pour que ça n’arrive plus? ». Bien sûr. Mais les réponses ne sont pas toujours faciles à trouver. Évitons de sauter aux conclusions faciles. Répétons tous ensemble : les gens atteints de troubles de santé mentale ne sont pas nécessairement [et la plupart du temps, ne sont pas du tout] violents.
C’est une distinction qu’il serait important de voir dans les médias. Surtout dans des moments où notre vulnérabilité est plus intense. De plus, il va sans dire que plus l’accent sera porté sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale, et non sur des réactions rapides après des faits tragiques, plus nous nous trouverons dans une société en santé. Agir avant de devoir guérir, toujours. En ces temps difficiles, faisons tous notre part concernant le genre de message qui est véhiculé.
[1] https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2018001/article/54977-fra.htm
Marie-Christine Chartier, adj aux communications
Photo de Roxane Tremblay, photographe de métier, a voulu illustrer l’enjeu de la santé mentale grâce à son art pour donner suite au drame du 31 octobre 2021. (Crédit photo : Roxane Photographie)
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