Comment bien vivre l’arrivée de l’automne

Les jours raccourcissent, les températures refroidissent. Il faut se rendre à l’évidence : l’automne est bel et bien arrivé. Bien que la saison nous en mette plein la vue grâce à ses belles couleurs poétiques, plusieurs d’entre nous vivent plutôt difficilement l’idée de devoir dire au revoir à l’été (moi la première !). Heureusement, il existe des moyens que l’on peut facilement mettre en place afin de diminuer les inconforts ressentis lors de la transition automnale.

Symptômes communs, déprime passagère

Fatigue, baisse d’énergie, irritabilité, humeur morose, manque de motivation, tendance à s’isoler… Ces symptômes sont fréquemment ressentis par beaucoup d’entre nous lorsque l’automne s’installe. Évidemment, l’idée bien répandue selon laquelle l’été est la saison du bonheur, où on s’amuse et on fait des tonnes d’activités, alors que l’automne sonne le retour à la réalité, n’aide pas à aborder le changement de saison avec légèreté.

Des facteurs physiques sont également en cause dans notre mal-être (heureusement) passager. Ils seraient principalement occasionnés par les changements de luminosité qui auraient comme résultat d’affecter notre horloge biologique interne, aussi appelée les rythmes circadiens, en plus d’avoir une incidence sur la quantité de mélatonine sécrétée par notre corps. Cette dernière est une hormone qui régule notre sommeil. Pour l’expliquer clairement : moins de luminosité = une sécrétion inhabituelle de l’hormone, causant ainsi un sentiment de fatigue exacerbé.

En plus de tout ça, les jours qui raccourcissent engendreraient des modifications sur la production de sérotonine dans notre corps. Ce neurotransmetteur exerce une incidence sur notre humeur, notre motivation et notre anxiété. Sérotonine, mélatonine, rythmes circadiens : en résumé, notre corps est déséquilibré, et pas à peu près[1]! On estime que pour 1 à 10 % de la population des pays nordiques, ces symptômes peuvent même devenir handicapants : on parle alors du Trouble affectif saisonnier (TAS), aussi appelée « dépression saisonnière ».

Condamnez à la déprime ?

Bien que les symptômes que nous ressentions soient en partie causés par des facteurs sur lesquels nous n’avons aucun contrôle, sommes-nous pour autant condamnés à en subir les conséquences ? Fort heureusement, il existe certaines actions et solutions que nous pouvons mettre en place afin de les atténuer.

1. Apprendre à apprécier l’automne

La première solution qu’on vous propose peut sembler simpliste, mais elle peut faire une énorme différence sur notre façon de vivre la saison automnale : entraînez-vous à voir le beau dans l’automne. Après tout, il y a tant à faire et tant à voir ! Les arbres qui se métamorphosent de jour en jour et qui abordent des teintes d’une beauté à faire frissonner. Le bonheur de déguster des potages savoureux qui nous réchauffent l’âme, concoctés avec des légumes qu’on a récoltés soi-même. Les rires des enfants lors de la cueillette des bonbons d’Halloween. Ce n’est pas le choix qui manque ! Parfois, un simple changement de focus, où l’on s’efforce de concentrer notre attention sur le positif plutôt que le négatif, peut aider à faire une réelle différence sur notre humeur.

2. Que la lumière fût !

Étant donné que plusieurs symptômes sont causés par les changements de luminosité, il peut être judicieux de faire un effort supplémentaire pour prendre un bain de soleil quotidiennement. Exercez-vous à chasser la lumière lorsque possible. Par exemple, pourquoi ne pas prévoir une marche à l’extérieur durant votre heure de dîner ?

Si possible, installez-vous près d’une fenêtre pour travailler. Un petit geste simple qui peut faire une grande différence sur votre niveau d’énergie !

Une autre solution efficace peut être de vous procurer une lampe de luminothérapie afin de faire le plein de lumière artificielle. En vous exposant à la lumière de votre lampe 30 minutes chaque jour, idéalement le matin, vous bénéficierez des bienfaits de ce traitement naturel sur les symptômes de la dépression saisonnière[2].

3. Conserver ou adopter une bonne hygiène de vie

Bien que cela soit important en tout temps, avoir une hygiène de vie saine est crucial pour favoriser une transition douce vers l’automne. Assurez-vous de vous coucher et de vous lever à des heures régulières, en plus de dormir suffisamment. Bougez et faites du sport à raison d’environ 30 minutes, 5 fois par semaine. Adoptez une alimentation équilibrée riche en vitamines et en minéraux, hydratez-vous convenablement et limitez votre consommation d’alcool, ce dernier étant un dépresseur qui peut influencer l’humeur.

Il peut également être judicieux de consommer des suppléments de vitamine D à partir de l’automne, et ce, jusqu’au printemps. La vitamine D est majoritairement obtenue par exposition aux rayons du soleil. Il s’avère plus difficile pour beaucoup de Canadiens d’obtenir la quantité suffisante de vitamine D durant les saisons automnale et hivernale. Selon une étude publiée en mai 2011 dans The American Journal of Clinical Nutrition, plus de 30 % des Canadiens auraient un taux sanguin de vitamine D trop bas pendant l’hiver, alors qu’une étude parue dans Medical Hypotheses nous informe que cette vitamine pourrait jouer un rôle régulateur sur les symptômes de la dépression saisonnière. Parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien !

Vivre au rythme des saisons

Personnellement, j’aime porter attention aux cycles de la vie, et vivre en résonnance avec ceux-ci. En ce sens, j’envisage l’automne comme une période propice au repos. Après un été mouvementé où l’on disperse notre énergie à tout vent, l’automne est le moment idéal pour se concentrer à nouveau sur soi. Profitez-en pour entrer en contact avec votre tête et votre corps, pour voir comment ils se sentent et se dont ils ont besoin. Faites du journaling et réfléchissez aux projets qui occuperont votre temps dans les prochains mois.

Comme vous avez pu le lire dans cet article, une diminution de notre niveau d’énergie et même une déprime passagère sont des symptômes normaux lorsque l’automne se pointe le bout du nez. Par contre, comme à l’habitude, je vous invite à être vigilants : si ces symptômes ne semblent pas disparaître, s’intensifient ou vous empêchent de fonctionner, je vous recommande de consulter un professionnel de la santé.

De mon côté, si vous me cherchez, je serai en mode cocooning, emmitouflée dans une grande couverture, en train de boire une tisane aux arômes de citrouille épicée. En vous souhaitant un bel automne !

 Pascale Hubert, blogueuse pour l’Association canadienne pour la santé mentale filiale de Québec